jeudi 28 septembre 2017

Mon Ado en crise , le sit-In (communication non violente)

Le phénomène de l’adolescent présentant des comportements agressifs constitue un défi difficile pour les parents et les professionnels. En effet, de tels enfants sont caractérisés par un côté extrêmement batailleur, des explosions de colère, des menaces constantes et de la violence physique. Le commun dénominateur de ces comportements se résume dans l’attitude centrale chez l’enfant violent : 
« Je suis le chef ».
Les parents apprennent que différentes manières de gérer leur enfant (même celles que leur suggèrent des professionnels) sont inefficaces. Leur expérience montre que s’ils essayent réagir par des réprimandes, des cris, des menaces et des punitions, non seulement le jeune leur répondra de même, mais il risque même de se comporter de manière pire qu’avant.
 D’un autre côté, si les parents se soumettent aux attentes de l’enfant, elles tendent à devenir de plus en plus excessives. À ce stade, le foyer qui est censé être un abri sécurisant pour la famille devient un sinistre champ de bataille où les parents et l’enfant sont des acteurs prisonniers d’un combat sans fin. Si cette situation perdure, les parents s’épuiseront et seront prêts à se retirer.

Il n’est pas surprenant qu’ils optent pour la soumission afin d’obtenir la paix et le calme. Cependant, l’expérience nous a appris que cette trêve est de courte durée. Bientôt il apparaît que la soumission conduit à des demandes encore plus exigeantes. Ce processus se perpétue, se renforce et s’accélère de lui-même. Les parents se voient comme n’ayant aucune échappatoire et, en dépit de leurs efforts, ils deviennent impliqués dans un cercle vicieux de soumission ? exigences accrues de l’enfant ? éveil de l’hostilité parentale ? Intensification des représailles de l’enfant ? à l’infini. Dans un tel climat, la violence dicte presque toutes les attitudes de l’enfant et des parents.

On peut discerner deux types d’escalade :
1.      L’escalade réciproque (où l’hostilité engendre l’hostilité)
2.      L’escalade complémentaire (où la soumission des parents accroît les exigences de l’enfant).
Lorsque le comportement de l’adolescent entre en escalade (par exemple, lorsqu’il menace, crie, fait des crises de colères ou se débat parce qu’il ne reçoit pas ce qu’il veut), les parents agissent généralement en capitulant ou en essayant d’imposer de force leur autorité. Malheureusement, ces deux types d’attitude incitent le jeune à continuer l’escalade.

L’escalade réciproque apparaît lorsque le parent tente d’imposer son autorité par la force ou quand il réagit aux manifestations violentes de l’adolescent de la même manière (en menaçant, jurant, criant, imposant des punitions dures, ou en frappant). Le jeune, à son tour, réagit à l’attitude des parents par un comportement encore plus agressif. Le second type d’escalade est asymétrique et apparaît quand le parent capitule devant l’enfant, transmettant ainsi le message qu’il est faible et incapable de gérer ses explosions. L’adolescent développe dès lors la certitude qu’il peut obtenir ce qu’il désire par des menaces et de la violence.

Malheureusement, ces deux types d’escalades s’alimentent l’un l’autre : plus le parent se soumet, plus il devient frustré, exaspéré et plus près de s’emporter violemment. Quand les explosions réciproques augmentent en violence, elles deviennent de plus en plus effrayantes jusqu’à ce que le parent en arrive à être prêt à se soumettre. Dans une telle atmosphère d’escalade constante, il n’est pas étonnant que les parents soient de moins en moins capables d’exprimer ou même de ressentir de l’affection pour leur enfant.
Résistance non-violente
La résistance non-violente est un outil qui va permettre aux parents d’arrêter le comportement destructeur de leur enfant sans créer d’escalade. Elle induit à la maison une ambiance qui favorise l’expression de la proximité et de l’affection.

Nous définissons la résistance non-violente comme une série d’actions qui colportent le message « Je ne suis plus prêt à continuer ainsi et je vais tout faire pour changer cette situation, excepté t’attaquer physiquement ou verbalement. »

La résistance non-violente se caractérise par les principes suivants :

1. Une position ferme face à des exigences importantes et la volonté d’agir avec détermination pour éviter les attitudes destructrices de l’enfant.

2. L’évitement total de tout recours à la violence physique ou verbale tels les coups, les jurons, les menaces ou les accusations.

La résistance non-violente donne aux parents une assise morale et pratique pour affirmer leur présence et surveiller les actes de leur enfant ; elle affaiblit l’escalade et même l’empêche.

Nous insistons ici sur le fait important que l’objectif de l’action non-violente est de restaurer et rétablir la présence des parents. Nous considérons qu’une ferme présence parentale est le meilleur moyen pour construire une bonne relation avec vos enfants. L’autorité parentale que nous recherchons n’est pas basée sur une plus grande force physique du parent par rapport au jeune, mais sur sa détermination à être de son côté et à ses côtés. Plus vous montrez votre présence parentale, plus grandes sont les chances que votre enfant abandonne les configurations destructives et qu’un dialogue s’instaure à nouveau entre vous.
Les principes de non-provocation et de réaction différée

Afin d’empêcher l’escalade et pour créer une nouvelle relation qui ne se fonde plus sur des luttes de pouvoir sans fin, vous devriez éviter d’entrer dans les confrontations inutiles. Cependant, comme l’enfant a appris à imposer sa volonté à l’aide de menaces et de violence, il essayera de vous entraîner dans les confrontations. Ceci découle simplement du fait que l’adolescent violent « profite » de la confrontation, et pas seulement lorsqu’il « gagne ». Réussir à vous faire perdre le contrôle constitue pour lui une justification à la poursuite de son comportement agressif. Son attitude ne provient pas du fait qu’il serait « mauvais » ou « dérangé mentalement », mais est liée aux habitudes d’escalade qu’il a développées – ce qui signifie que s’il n’obtient pas ce qu’il veut, son comportement escaladera.

On peut supposer que vous aussi, vous êtes habitués à escalader. Vous êtes également « soupe au lait », ce qui ne vous permet pas de rester calme dans une situation conflictuelle et vous conduit à perdre le contrôle. Les parents fréquemment provoqués dans des confrontations avec leur progéniture, tendent à parler beaucoup trop pour convaincre, moraliser, se disputer, crier ou menacer. Toutes ces formes de bavardage et d’ergotage constituent une provocation et mènent à l’escalade !

En voici un scénario typique :

- Tu ne sortiras pas !
- Si, je le ferai !
- J’ai dit que tu ne sortiras pas !
- Tu n’as pas à me dire ce que je dois faire !
- Tant que tu vivras dans cette maison, tu te conduiras selon nos règles !
- Je ne t’ai rien demandé (l’enfant claque la porte de toute ses forces) !
Finalement, le jeune a fait ce qu’il voulait, et vous restez là, à bout et furieux. Le conflit entre vous a seulement empiré.

Souvent, vos tentatives d’expliquer, convaincre, moraliser et argumenter résultent en ce que votre enfant affiche du mépris pour ce que vous avez dit, ne vous répond pas ou ignore totalement votre existence. Plus vous parlez, plus impuissant vous vous sentez. Pour cette raison, rappelez-vous que :25
Parler trop conduit à l’escalade et résulte en impuissance. Une interdiction claire et nette vaut mieux que des explications et que des paroles moralisantes ou destinées à convaincre. Des menaces (« Si…, alors ! ») conduisent à des contre-menaces de la part de l’adolescent.

Dès lors, n’oubliez pas ce qui suit : ne provoquez pas, n’argumentez pas, ne criez pas, ne moralisez pas et ne menacez pas.
Le principe de la non provocation s’accompagne de celui de la réaction différée :l’idée que vous devez réagir immédiatement à toute déclaration, revendication, plainte, accusation ou provocation de la part du jeune est fondamentalement fausse. Vous devriez avoir recours à une réaction différée.

 Pour cela :

Prenez du temps et préparez votre réponse.

Si vous avez un doute, il vaut mieux garder votre calme et ne pas réagir.

Le silence vous donne du temps et permet à vos enfants de « perdre des munitions ».

Le silence n’est pas la soumission. Si vous le souhaitez, vous pouvez le faire précéder de quelques mots comme : « Je n’aime pas ça et je vais y réfléchir ». Cette déclaration devrait être proférée sans aucune allusion menaçante mais comme l’établissement d’un fait. Lorsque vous aurez fait cela plusieurs fois, l’enfant comprendra que votre silence ne signifie pas que le sujet est clôturé. Le silence sans soumission est plus efficace que n’importe quel sermon ou argument. Vous avez tort de penser que votre silence sera interprété comme un signe de faiblesse ou que votre enfant l’exploitera. Le silence rendra clair le fait que vous n’allez plus coopérer à ses invitations au conflit. Vous devriez commencer à vous adresser au jeune dans un autre langage qui ne serait plus celui de la moralisation ou de l’assujettissement. Soulignons que le silence constructif n’est pas une séparation. Votre présence parentale ne sera pas réduite par lui ; elle deviendra même plus forte. Vous vous montrez vous-même, l’enfant ne peut vous provoquer dans une confrontation et vous maintenez votre position indépendante de parent.

Les principes de non-provocation et de réaction différée devraient vous guider dans les contextes d’escalade où vous pourriez vous trouver avec votre enfant. Dans les situations difficiles, répétez-vous calmement : « Ne te laisse pas provoquer, ne te laisse pas provoquer, ne te laisse pas provoquer ! »

La position émotionnelle exprimée par ces deux principes est défensive. Dans cette position, vous permettez aux attaques de l’adolescent de se dissiper d’elles-mêmes. La position défensive vous apporte une réponse à deux états émotionnels pénibles qui vous conduisent à la soumission ou à l’escalade, c’est-à-dire au désespoir et à la colère. Le désespoir peut amener le parent à préférer « s’acheter la paix et le calme » par la soumission. La colère l’entraîne à tenter de répondre à l’enfant sur le même ton. La position défensive aide le parent à maintenir une résistance non-violente et à éviter à la fois la soumission et l’escalade.
La grève par occupation (sit-in)

L’un des actes le plus fort de résistance non-violente qu’un parent peut poser est le sit-in. Il permet de démontrer une présence parentale sans être entraîné dans la provocation. Il s’agit d’une manifestation silencieuse de présence qui exprime une position ferme. Le sit-in a comme objectif de communiquer à l’enfant votre décision nette de ne plus tolérer ses actes destructeurs et sa violence.

Comment mettre en place le sit-in ?

Entrez, au moment qui vous convient, dans la chambre de l’adolescent lorsqu’il s’y trouve. Ne le faites pas immédiatement après qu’un événement violent se soit passé à la maison, mais quelques heures ou même un jour plus tard (« Battez le fer quand il est dejà froid ! »), quand vous êtes calme et avez suffisamment de temps devant vous. Il est très important que vous ne soyez pas pressés par le temps et obligés de partir au milieu de cette action pour vous occuper d’autres affaires. Fermez la porte derrière vous et asseyez-vous (sur une chaise, par terre ou sur une carpette) de manière à rendre difficile l’accès à la sortie de la pièce. Après vous être installés, dites-lui : « Nous ne sommes pas prêts à continuer à tolérer ce comportement : (Ici, vous décrivez de manière spécifique le comportement inacceptable pour vous et en donnez quelques exemples). Nous sommes venus pour trouver un moyen de résoudre le problème. Nous allons rester assis ici et attendre tes suggestions pour stopper ce comportement. » Ensuite, vous vous asseyez calmement et attendez les suggestions de l’enfant. Il faudra les écouter et les soupeser. Si l’adolescent répond par des accusations (« C’est la faute de mon frère ! »), des exigences (« Si vous m’achetez une télévision, j’arrêterai ! »), ou des menaces (« Alors je vais m’enfuir de la maison ! »), ne vous laissez pas provoqués dans une confrontation ! Dites lui que vous ne pouvez accepter sa suggestion et rester calmement assis.

Éviter de prononcer la moindre accusation, leçon, menace, ou d’entrer dans une dispute. Attendez calmement et patiemment, et ne vous laissez pas inciter à un règlement de compte sous forme de bagarre verbale ou physique. Le temps et le silence communiquent le message d’une présence parentale déterminée.

Si l’enfant fait une suggestion positive (même si elle est insignifiante), posez lui plusieurs questions de clarification, et ensuite, quittez calmement sa chambre, en déclarant de manière positive que vous donnez une chance à sa suggestion. Ne le menacer pas de revenir vous asseoir dans sa chambre au cas où il ne la respecterait pas. Si le jeune a déjà fait la même suggestion lors d’un sit-in précédent, répondez lui : « Tu as déjà fait cette suggestion et elle n’a rien donné. Maintenant, nous avons besoin de quelque chose qui fonctionnera mieux ! » S’il ne suggère rien du tout, restez dans la pièce pendant une heure et ensuite, partez sans proférer de menace ou d’avertissement d’un retour de votre part. Lorsque vous vous en allez, vous pouvez dire : « Nous n’avons pas encore trouvé de solution. »

Quelques points importants à ne pas oublier :

1. Les parents doivent planifier à l’avance le meilleur moment pour occuper la chambre.

2. Le comportement indésirable doit être défini avec précision.

3. Donner un message général comme : « Nous insistons pour que tu te comportes bien » n’est pas une bonne idée. Vous avez à indiquer de manière spécifique ce que vous attendez comme, par exemple : « Nous insistons pour que tu arrêtes de nous insulter et d’avoir des gestes grossiers envers nous. »

4. Si les parents anticipent que l’enfant va réagir par de la violence physique, il est utile d’avoir quelqu’un d’autre à la maison (un ami ou un membre de la famille), mais pas dans la chambre-même. Après l’introduction mentionnée plus haut, il faudrait dire à l’enfant : « Puisque nous craignons que tu deviennes violent, nous avons invité X pour qu’il serve de témoin. »

5. Si l’enfant se conduit violemment en dépit de la présence du témoin hors de sa chambre, vous devriez demander à ce dernier d’entrer dans la pièce. Notre expérience avec des dizaines de cas montre que la présence d’un tiers arrête presque entièrement la violence.

6. Après la fin du sit-in, il vaut mieux reprendre la routine familiale sans l’évoquer ni parler de ses résultats.

Votre enfant ne sera pas content de votre entrée dans sa chambre car il s’agit là d’un envahissement de son espace personnel. Nous allons énumérer un certain nombre de réactions qu’il pourrait avoir vis-à-vis d’un sit-in et les manières d’y répondre :
·         Tentative de vous chasser. L’enfant va essayer de vous faire quitter sa chambre, en hurlant par exemple : « Dehors, je ne vous supporte pas ». La réponse idéale à une telle attitude est votre silence. Ne pensez pas que rester silencieux dans cette situation indique une faiblesse de l’attitude parentalRappelez-vous : vous avez initié le sit-in et maintenant, vous construisez les règles ! Dans cette situation, se laisser entraîner dans une dispute signifierait que vous avez perdu l’initiative et avez commencé à répondre aux provocations. L’enfant va peut-être tenter de vous chasser par la violence physique ou en lançant des objets. Dans ce cas, protégez-vous sans l’attaquer en retour. Rappelez-vous que chaque fois que vous craignez de la violence physique, il est utile d’inviter un tiers à être présent lors du sit-in. Si la violence physique de l’adolescent ne peut être contrôlé sans exercer une force, arrêtez le sit-in en sachant que vous pouvez revenir et le reprendre quand vous le déciderez et en présence de témoins. Il est extrêmement important que vous soyez capable d’arrêter une action qui présente des risques d’escalade trop élevés. Appuyez-vous sur votre jugement. Rappelez-vous : ceci n’est pas un signe de soumission ! Ce n’est rien d’autre qu’une retraite pour vous permettre de déployer vos forces !
·         Stipuler des conditions aux parents. L’enfant pourrait aussi tenter d’arrêter le sit-in en stipulant des conditions comme : « Je ferai ce que vous voulez si vous m’achetez ceci et cela. » Dans ce cas, vous aurez à répondre patiemment que vous ne pouvez accepter cette suggestion ; revenez au silence immédiatement après avoir donné cette réponse.
·         L’enfant ignore les parents. Par ce type de réaction, il tente de vous montrer que l’action n’a aucun effet sur lui. Il peut se tourner vers la télévision (ou son installation stéréo), ou commencer à jouer sur son ordinateur. Dans ce cas, éteignez le matériel une seule fois seulement. Si l’enfant le rallume, ne le provoquez pas, mais attendez jusqu’à la fin du sit-in. La fois suivante, avant d’entrer dans sa chambre, coupez l’électricité qui alimente ce matériel, ou ôtez la souris de l’ordinateur. Une autre façon dont il peut ignorer ses parents, est de se coucher et de faire semblant de dormir. Ici aussi, il ne faut pas réagir mais poursuivre le sit-in. Le temps s’écoule très lentement lorsqu’un enfant fait semblant de dormir ! Même s’il s’endort vraiment, le sit-in doit continuer comme d’habitude. Le fait qu’il s’endorme alors que vous êtes dans la pièce, peut être le signe d’un changement dans la relation.
·         Crier et tenter d’embarrasser les parents. Le but de cette réaction est d’appeler les voisins ou d’autres personnes pour qu’ils interviennent et cessent le sit-in. Si vous prévoyez ce type de comportement et êtes nerveux quant à ses résultats, prévenez les voisins à l’avance sur ce qui va se passer et expliquez leur vos intentions. Vous pouvez même donner à vos voisins une copie de cette brochure.
·         Tentative de faire parler un parent. L’enfant peut essayer de vous faire revenir à votre rôle familier où vous parliez sans arrêt et où il vous ignorait, par exemple en répétant encore et toujours : « Je ne comprends pas ce que tu veux ! ». Si vous tenter de vous expliquer au-delà de la brève déclaration initiale, vous dépensez votre salive pour rien.
·         Suggestion positive de la part de votre enfant. Dans ce cas, vous devez lui demander d’expliquer en détail sa suggestion. Il est important ici d’être concret. Une suggestion comme « Je vais être un bon garçon » demande plus de clarification. Si l’enfant formule une suggestion qui peut être mise en pratique, quittez la pièce et cessez le sit-in. Vous n’avez pas à craindre que l’enfant essaye de vous « rouler » puisque de toute façon, s’il ne modifie pas son comportement problématique, vous reviendrez dans sa chambre pour y faire un nouveau sit-in.
Il est essentiel de savoir que très souvent, les enfants modifient leur comportement problématique sans avoir fait aucune suggestion dans leur chambre. Le sit-in est destiné à changer, en même temps, l’attitude de l’enfant et votre place dans l’espace familial. Ceci a lieu que l’enfant fasse une suggestion ou pas. S’il veut sauver son honneur en n’en faisant aucune, mais s’il modifie son comportement, c’est acceptable. A l’issue du sit-in, l’enfant n’est pas le seul à avoir changé : vous avez changé aussi car vous avez découvert que vous avez la capacité d’entrer dans sa chambre, de vous y asseoir durant le temps que vous avez déterminé, et de ne pas lui permettre de vous jeter dehors ou de vous provoquer dans une escalade. Vous constatez que vous avez un poids personnel et parental. Vous existez de nouveau et rétablissez votre présence. Votre place sur la carte familiale change.

L’objectif du sit-in est de réduire dans la vie quotidienne le comportement problématique de l’enfant. Le but n’est pas qu’il agisse correctement au moment même du sit-in. Même s’il vous injurie tout au long du sit-in, cela ne signifie pas que vos actions sont inefficaces. Ce qui déterminera la nécessité d’en organiser un autre, c’est l’ampleur du comportement problématique après le sit-in. Si vous ressentez une réduction de celle-ci, un autre sit-in ne sera pas nécessaire. Au contraire, si vous considérez qu’elle s’est maintenue telle qu’elle était, recommencez et initiez un nouveau sit-in.
Omer Haim, Weinblatt Uri, « Résistance non violente : guide pour les parents d'adolescents présentant des comportements violents ou autodestructeurs », Cahiers critiques de thérapie familiale et de pratiques de réseaux 1/2005 (no 34) , p. 77-105